Le Journal d’Andy Warhol part du fric des sommes du coût des choses des consommables somme toute ; ce journal naît des chiffres. Ce que ça m’apporte de savoir que 5€ ça vaut cinq fois ma tronche, photos conformes dit le plastique, et ce que ça m’apporte que ces cinq tronches la tirent, et ce que ça m’apporte d’y voir un col pas de corps et des yeux à l’envers et ce que ça m’apporte en vrai de vrai j’en sais trop rien. Ce que je sais c’est qu’il faut agiter ces têtes pour que ça sèche. Si on les range direct dans sa cage thoracique ça va coller sur la matière et les pigments chimiques des encres ils vont coaguler.

J’écris dans un mail que c’est bizarre mais que c’est fort de pouvoir se faire écho l’un l’autre dans nos journaux web propres, en l’occurrence je parle de Seb Ménard, et j’y retrouve le soir mon nom à la suite d’une série de liens importants pour lui et puis je m’y abreuve : cette série magnifique de Philippe de Jonckheere (d’ailleurs nous en parlons aussi de ce nom dans nos mails). (Savoir aussi ce que va insuffler dans ma langue propre que d’écrire ces douze lignes à la suite d’une lecture de la sienne ?)

Depuis le déménagement (août) moins l’occasion de passer Gare de Lyon mais j’y passe : et chaque fois que j’y passe je revois la topographie comme elle l’était à l’époque de Coup de tête (et donc des repérages Coup de tête) et aussi comme elle l’était quand je venais voir H. et que nous étions chacun deux corps à part nous-mêmes, (même époque quasiment). Gare de Lyon toujours : y attendre. Des minutes pixels rouge sur l’horloge. Demander à la tête Plexiglas des billets pour autre chose que des hominidés.

Bonheur de pouvoir compter sur un plugin révisions fonctionnels (m’amuse à faire un max de corrections). Encore beaucoup à faire pour upgrader le Spip. Et ça m’énerve le design, y a trop de choses, et faudrait épurer. Mais le plugin fonctionne et les couleurs existent. Voudrait dire que je pourrais me lancer dans ce machin de feuilleton DE. Pourquoi pas ouais j’y pense.

Par mail aussi dire quelques lignes sur Affrontements d’Arnaud Maïsetti et c’est idiot de dire des mots comme fort et comme particulièrement, j’aimerais pas rendre compte d’une telle lecture comme ça (et oh comme j’ai du mal à rendre compte moi toujours) et le fait est que je lui parle d’un des fragments du texte qui est sur la version iPad lue mais non pas lue : chuchotée via le lecteur audio intégré dans la page, et c’est la langue de l’auteur, la sienne, et ce que c’est beau comme impression quand on le lit comme moi exclusivement la nuit et, justement ouais, en chuchotant toujours. Peut-être que la meilleure façon de rendre compte ce serait, pour cette lecture du moins, je sais pas, ce serait de s’enregistrer soi-même, lecteur, lisant non chuchotant le texte, au rythme où on le lit et j’ai envie de te dire : au rythme où on relit : trois fois, quatre fois, sept fois des fois : autant de fois en tout qu’on a besoin de relire pour un vertige vraiment :

Il n’y aurait qu’à lever la tête et se jeter dans le vide, par ce haut ; se pendre vif depuis la hauteur du monde ainsi percé, et danser à l’équilibre, d’étoiles en étoiles, sur les guirlandes serrées comme aux poignets des cheveux plus arrachés d’avoir été désirés ainsi.

Arnaud Maïsetti, Affrontements, Publie.net

lundi 17 décembre 2012 - samedi 20 avril 2024