J’ai plein de fourmis dans les mains, toute la journée j’ai ça. J’aime bien écrire nécessairement. Mon bureau ça ressemble plus à rien. La place autour de mon ordinateur pour deux piles de livres. À gauche ce sont des épreuves ou les derniers tirages de De la Mère et de la Partie. À droite c’est Artaud, Philippe Forest, Gilles Bonnet, Alexandre Gefen, Jacque Abeille et depuis tout à l’heure les Poèmes choisis de Swinburne parus l’an dernier chez Corti car j’ai besoin là-dedans de deux vers pour terminer les relectures du Chien. Et Partages, vol 1 derrière l’écran qui dépassait. Un carnet, trois stylos. Un carton au-dessus avec d’autres livres. Il y a aussi la carte Récupération 1 et des feuilles volantes un peu partout, une quarantaine de pages recto-verso, en vrac, volantes quoi, tout ce que pour le Chien je n’ai pas pu modifier dans l’écran. J’ai tout relu. Maintenant intégrer les corrections de la dernière nouvelle, qui est aussi la plus longue. 654 mots pour Eff mais complètement imprégnés de ça, gorgés même et ça rend ma langue autre (j’ai tant besoin de ça). Retravailler une traduction qui a déjà été effectuée il y a des années de cela, c’est être en permanence en désaccord avec soi-même. Surtout, c’est retrouver cet état de naïveté globale : mais ça n’a pas de sens... Jusqu’à se rappeler que, oui, c’est complètement vicié en fait car il y a des torsions dans la langue, des jeux sur le son, des déséquilibres choisis. Et il te faut rendre ça dans la tienne, de langue. Pas le français mais la tienne. D’autres fois ce sera se dire que finalement, après réflexion, la précédente version est meilleure et c’est très bien comme ça : que ce travail serve à révéler que ça marchait. Ou bien encore : ne plus changer que le rythme d’une phrase, pas le sens, et constater qu’après quelques années, à un ou deux pieds près, la musique a changé. Plus tard, ce sera se dire quand la nuit elle s’allonge et que le froid s’immisce : allez, j’ai encore une heure et demie deux heures dans les jambes.


mercredi 14 mars 2018 - samedi 20 avril 2024




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Article publié Article 200324 GV il y a 2 heures
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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)