Ce régime sans gluten est une véritable aubaine pour le portefeuille : quand tu reviens des courses, la note est pratiquement divisée par deux ! C’est que tu n’as tellement rien pu trouver à acheter que tu reviens avec un sac à moitié plein seulement ce qui, par ailleurs, te permet de monter les cinq étages à pied plutôt que de prendre l’ascenseur et renforce par là-même ton comportement de chasseur-cueilleur. La vie n’est-elle pas formidable ? Non, car le lendemain te rendant compte que tu n’as rien à manger, tu vas à la coopérative bio qu’il y a en descendant l’avenue Daumesnil en direction de Porte Dorée et là, devant une petite bouteille de jus de myrtilles de quelques centilitres à 5.65€, tu comprends ta douleur. Quant à savoir si ça porte ces fruits, c’est encore trop tôt pour le dire. Je peux quand même constater que je ne retrouve rien de mes habituelles sensations du samedi. Le samedi, c’est toujours un jour migrainique à divers degrés. Il y a plusieurs explications à ça. Pour commencer, le rythme de sommeil change par rapport à la semaine (dormir plus). Pendant longtemps, je ne prenais pas de maté le week-end (manque de caféine). Et puis il y a le principe de décompensation (appelons ça comme ça) : après une semaine où ton corps a fait en sorte d’avoir le moins mal possible pour pouvoir travailler correctement, il se relâche une fois le week-end venu et tu te le prends, ce corps, en pleine face. Là non. Et d’une manière générale, je me sens très loin de cette espèce de bruit de fond permanent qui t’accompagne partout et qui rend la simple réponse à cette question, tu as mal à la tête ?, tellement difficile à formuler : parce qu’en réalité la plupart du temps c’est précisément ce que tu cherches à savoir toi. C’est la même chose que se dire, quasiment tous les jours à l’heure du coucher : je suis au bord de la limite, là. Je note quand même que j’ai beaucoup moins faim, et beaucoup moins besoin de manger. Se méfier néanmoins de ces premières impressions : toujours quand j’ai testé un remède quelconque contre les migraines il s’est trouvé une période qu’on pourrait qualifier de placebo qui peut durer jusqu’à plusieurs semaines. Tu as tellement envie que ça fonctionne que, effectivement, ça a l’air de fonctionner parce que tu es en confiance. Jusqu’à ce que tout se délite, un jour ou l’autre. Restent des interrogations : c’est quoi le pire, le gluten ou le sucre ? Peut-on tolérer les produits pouvant contenir des traces de gluten, ce qui, on ne va pas se le cacher, veut absolument tout et rien dire ? Quid de la sauce soja sans gluten (mais avec glutamate monosodique) ? Y a-t-il du gluten et/ou du sucre dans le Dossier M ¹, au cours duquel se produit un orgasme au-dessus de la ceinture, une pensée [qui vient] de gicler et d’illuminer mon ciel (ce qui n’arrive pas si souvent) ?