C’est fou le nombre d’écoles publiques qui recrutent des services civiques pour faire tout et n’importe quoi. Je finis par postuler quelque part sans engouement (pas une école publique), préoccupé par tout autre chose (vertical-align et float sont incompatibles, float sortant l’élément du flux naturel du document ; dans Legend of the Galactic Heroes les vaisseaux amiraux se bombardent à six millions de kilomètres de distance ; un cyclone tropical est annoncé touchant les côtes françaises dans une dizaine de jours ; la série Netflix tirée de Sandman souffre d’un problème de rythme permanent qui incite à se demander pourquoi ils se sont contraints à un format de 45/55 minutes ; comment j’ai fait déjà pour qu’il n’y ait pas de saut de ligne entre le texte des articles sur la page cachée zibaldone qui rassemble l’ensemble des textes du site, et qui pour des raisons de mises à jour Spip indépendantes de ma volonté n’est plus accessible à ce jour ? ; pour une meilleure pénétration dans la journée, il vaudrait mieux se lever dès le réveil, quelle que soit l’heure, plutôt que se rendormir quand on considère qu’il est tôt, et tant pis s’il n’est que 5 h 12), calculant le salaire que c’est, et si c’est plus que ce que je gagnais ces dernières années c’est sensiblement la même chose que ce que je touchais chez STAT, impossible de savoir donc si ce serait un progrès ou un retour en arrière de dix ans. Mais ce n’est pas à ça que je pense. Je pense à ce passage de Musée Marilyn : Comment laisser la concurrence à distance ? En faisant un pas de côté, en se forgeant une personnalité à part, excentrique, unique ? Non : en proposant la même chose que les autres puissance dix. Et je me demande : est-ce cela qu’on est censé faire, en tant qu’auteurs, nous autres ? Écrivant, j’ai la sensation d’essayer de faire quelque chose de singulier, même si rien de ce que j’écris présentement n’est véritablement étranger à la production générale, ni dans l’écriture ni dans la façon de considérer la narration. Ayant commencé hier, en parallèle de MM, l’un des Goncourt de ces dernières années, pas déplaisant ni dépourvu d’allant narratif, drôle parfois (Ses cendres ne sont pas encore dispersées que [son] livre part chez le distributeur), mais dont il est impossible, dans l’écriture, de voir en quoi il est rattaché à (ou il témoigne de) notre époque, je vois que je ne suis pas la seul à me heurter à ce genre de problèmes. La plupart des livres qui paraissent (pas Musée Marilyn) auraient pu avoir été écrits il y a trente ans, ou dans trente ans, sans que ça change fondamentalement quoi que ce soit, tant chacun s’évertue à effacer le plus possible sa propre singularité, pour ne pas dire sa présence dans le texte. Et voyant venir la fin de ce roman qui s’écrit devant moi bon an mal an depuis deux ans, et que j’aimerais terminer, comme tous projets d’écriture, quelle que soit l’année, d’ici la fin de l’année, alors qu’il ne me reste plus qu’une partie à écrire de zéro, j’ai le sentiment qu’il faudra, une fois qu’il sera terminé, policé, bien en place, le réduire à l’état de ruines, et que ce seront ces ruines qui formeront l’état terminal du livre. À méditer. Ou pas, en fait. À 3 h 30 du matin (heure de Paris), Joe Biden a twitté le mot democraty (c’est tout). À 22 h 25, une notification sur mon téléphone m’informe que Bastia mène à domicile contre Dijon 1 à 0.