Il y a quelques années je cherchais où, dans Paris, pouvoir trouver le silence. Peut-être était-ce ici depuis le début, dans cette chambre au septième où A. m’accueille, chambre où par ailleurs un précédent locataire informel me laisse un petit mot bien que nous ne nous soyons jamais vus auparavant. Ou peut-être que non, que le silence que j’y trouve n’est que le silence de la nuit encore un peu épaisse, vu que je me réveille à cinq heures du matin et alors 1 all nature is appalled — heaven is dark — the animals have hid themselves — and the very shrubs, as they wave and shrink, seem alive with terror. Je lis là jusqu’à ce qu’il soit l’heure de mon alarme, pendant que la ville sort de l’ombre de la ville, et que le bleu dans la vitre se fait. Ensuite, seulement, je déjeune un truc. Ma fournée de cookies d’hier ressemble plus à des sablés qu’à des cookies, ok. En manger un suffit à te caler jusqu’à la fin du quinquennat. C’est à cause de la farine de pois chiches. Je termine mes derniers matés en sachet (l’échantillon d’Amanda est plus fort que tous les Yerba Maté réunis). Avant de partir travailler, j’écris un peu. Pas suffisamment pour me mettre en retard, mais assez pour avoir le sentiment que ma journée, à peine commencée, sera considérée comme réussie. En ce moment, j’accumule de petits textes pour un projet dont j’ignore s’il est même un projet et dont je ne parle pas, ni ici ni ailleurs, à personne. Ça m’avait bien servi pour Basalte, anciennement AQ. Je reproduis donc l’expérience. Pour l’heure, je ne sais pas trop où ça va, et les choses que je prends en note entre deux déplacements sont des vétilles croquées dans le désordre. Ça me va. Pour rejoindre le bureau, j’ai le choix entre trois itinéraires, alors vu que j’ai le temps j’en choisi un où j’ai tout loisir de marcher. S’ensuit une typique journée professionnelle (L’argent est lâche — il s’enfuit au moindre signe de turbulences). Le soir chez B. et E. qui ont vue sur le Sacré cœur, même si comme dans On connaît la chanson il faut se pencher un peu. Tous deux essayent de deviner la nature de mon nouveau job (c’est laborieux mais en fin au bout du compte un succès).


mercredi 24 mai 2023 - mardi 16 avril 2024




↑ 1 Melmoth the Wanderer

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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)