Valerio Magrelli



  • 220819

    22 septembre 2019

    Depuis des semaines, je ne reçois plus que des mails de moi. Notifications des sauvegardes automatiques liées au protocole Sisyphe de Spip. Ça fait quand même 700Mo de sauvegardes quotidiennes. Il va falloir commencer à nettoyer. Ça ne sert à rien de tout garder. Mais au milieu de tout ça un mail bien réel. Quelqu’un prépare un ouvrage sur les ateliers d’écriture et a sélectionné un texte tiré de Mondeling. J’avais oublié ce texte. À un moment donné, lisant ces quelques lignes comme si elles n’étaient pas de moi, comme si j’ignorais tout d’elles, je tombe sur ce passage (c’est une série de supplications sous forme de liste qui commence par des) : des steplaît / des je te le demande à genoux / des métaphores de genoux / des ménisques. J’aime bien le mot ménisque et, comme rarement on peut le dire dans l’attachement personnel qu’on peut avoir à l’endroit d’un mot, je me rappelle précisément comment j’en suis venu, enfant, à le rencontrer. Peut-être que le vrai titre d’Après tout ce pourrait être une pièce infime dans la mécanique du corps humain. Un petit os symétrique que personne ne sait correctement placer dans la chaîne et les rouages de la machinerie humaine. Ou dans l’œil ? Par exemple, Ora serrata. On dirait un genre de prière latine ou quoi. Mais ce n’est pas possible : Ora serrata retinae est le nom d’un recueil de Valerio Magrelli paru en 1980, et chez Cheyne il y a quelques années. Trop mystique de toute façon.