Un livre est arrivé abimé en librairie. On m’appelle pour le remplacer. Gratuitement précise la personne, des fois que je n’aurais pas compris. On ne peut pas le vendre. Ce n’est que la deuxième fois en un an et deux mois de Bakélite que ça arrive, alors qu’en vérité ce n’est que la première (la fois précédente, le livre ne s’était pas abimé mais perdu, ce qui relève d’un autre genre d’abîme, comme dans l’expression c’est pas perdu pour tout le monde qu’hier Laurent Jalabert a utilisé, s’agissant d’un vélo tombé de la galerie d’un directeur sportif pendant Paris - Roubaix, je ferme la parenthèse). Avec deux envois au lieu d’un, cette vente me fera perdre de l’argent plutôt que d’en gagner et ça m’agace. Ça ne m’agace pas de perdre de l’argent plutôt que d’en gagner, ça m’agage de m’agacer. En terminant cette phrase, j’arrive au bout d’un deuxième tour de CHIROPTÉRA MATIÈRE PREMIÈRE, ce qui fait donc plus de onze heures que j’écoute ça. Encore un autre abîme. Cela semble sans fin. Il n’y aura besoin qu’un peu plus de deux heures d’une troisième écoute chiroptéréenne pour intégrer l’ensemble des corrections du Loup cinq, qui pèse 7,5% de moins que le Loup quatre, à un peu plus de 200 000 signes. J’écoute tout ça au casque. Prolongé, le port du casque me déforme la tête de l’intérieur. C’est pour ça, me dis-je chaque fois que je porte un casque, que j’aime autant mieux ne pas porter de casque.