Charlotte Brontë - Fuir est une pulsion

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janE Ǝyre, épisode 1
8 septembre 2019

« J’ai relevé les jambes et me suis assise en forme de croix, à la Turque, j’ai activé mon camouflage optique et par deux fois je me suis retirée en moi. »
Aucune chance d’aller faire une promenade ce jour-là. Le matin, nous avions erré dans un buisson sans feuilles pendant une heure, mais à partir du dîner (Mme Reed avait déjà mangé), les vents froids de l’hiver ont commencé à attirer des nuages si sombres et une pluie si pénétrante qu’on ne pouvait plus envisager nulle autre marche en (…)
janE Ǝyre, épisode 2
27 septembre 2019

« J’ai souvent donné mon opinion sur Mademoiselle cette chose à Madame, et celle-ci était d’accord avec moi. Je n’ai jamais vu quoi que ce soit de cette nature : un être pareil dans un tel matériau. »
J’ai résisté jusqu’au bout (une première !), ce qui a fortement ravivé la mauvaise image qu’avaient de moi Bessie et de Mlle Abbott. De toute évidence, j’étais trop moi-même, ou plutôt hors de moi, comme diraient les Français : je savais que la rébellion me conduiraient à subir d’étranges (…)
090919
9 octobre 2019

Quelqu’un sonne tôt, c’est H. qui a oublié un truc. Derrière, c’est moins tôt quand quelqu’un resonne, cette fois ce n’est plus H., c’est une femme qui relève les antiques compteurs électriques pas Linky, ce qui est étrange car le visage de cette femme s’est affichée quelques minutes plus tôt sous forme de publicité X ou Y sur le web (c’est certainement une coïncidence, à moins que la releveuse de compteur antique pas Linky soit aussi slash mannequin photo ou vice versa). Notre voisin de (…)
100919
10 octobre 2019

Nous sommes le 10 septembre et j’ai froid. Le chauffage collectif de l’immeuble ne sera activé, comme chaque année à la même période, que le 15 octobre, ce qui signifie que le jour où sera publiée cette entrée du journal, je ne serai toujours pas guéri de mon froid. Ce qui fait tout de même un mois et cinq jours de froid à attendre avant que quelqu’un quelque part appuie sur un bouton dans un bureau qui, lui, bien sûr, est chauffé. En réalité, je découvre en sortant qu’il fait dans les 25° (…)
janE Ǝyre, épisode 3
31 octobre 2019

« Seules les machines peuvent ressentir la peur. »
Voici la première chose dont je me souviens : me réveiller d’un terrible cauchemar et voir un terrible regard rouge devant le mien, plein d’épais rayons noirs. J’ai aussi entendu le bruit blanc d’une voix, comme si celle-ci avait été noyée par une rafale de vent et/ou d’eau : à cause de l’intrépidité, de l’incertitude, d’une forme de peur omniprésente, mes capacités ont comme fondu. À un moment, j’ai réalisé que quelqu’un prenait soin de (…)
janE Ǝyre, épisode 4
30 janvier 2020

« Savez-vous où vont les machines impies après l’obsolescence programmée ? "Va te faire foutre" aurait été ma seule réponse si j’avais accepté de faire vibrer mon haut-parleur phonatoire. »
Cette version de Jane Eyre de Charlotte Brontë n’est ni une traduction ni une réécriture. Elle trouve sa liberté quelque part entre entre les deux, de part et d’autre des lignes jaunes qu’auteurs et traducteurs ne sont pas censés franchir (raison pour laquelle ils passent leur temps à le faire). Le (…)
190120
19 février 2020

Que penses-tu du prénom Renardine ? C’est pour une fille. Je note dans un carnet ledit prénom, pour un personnage à venir qui sait. Peut-être LS ? Sans doute pas LS. T. et H. me font leurs retours quasiment en même temps sur le premier chapitre test que je leur ai envoyé et, parce que c’est de ça dont j’ai besoin, je regarde surtout le négatif en eux. Souvent, je suis d’accord. Moi aussi, je trouve que le texte est trop bavard, et qu’il y a trop de choses. Il faudrait resserrer un peu. (…)
janE Ǝyre, épisode 5
19 septembre 2020

« J’ai entendu parler des rêves — certaines machines savent rêver (mais de quoi ?) — était-elle donc en rêve à ce moment-là ? (...) Elle regarde ce dont elle se souvient, me dis-je, et non ce qui est vrai. Réel. »
Cette version de Jane Eyre de Charlotte Brontë n’est ni une traduction ni une réécriture. Elle trouve sa liberté quelque part entre entre les deux, de part et d’autre des lignes jaunes qu’auteurs et traducteurs ne sont pas censés franchir (raison pour laquelle ils passent leur (…)

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