Lire Gilgamesh est très émouvant. On ne s’imagine pas bien les temps d’avant avant le déluge. On ne s’imagine ni les gens, ni les civilisations de ces temps. Il y a que deux choses, au fond, qu’on s’imagine. La première, c’est l’espace, c’est-à-dire les panoramas, ou disons plus prosaïquement les paysages. La seconde, c’est le temps, c’est-à-dire l’écoulement du temps, ou pour le dire plus simplement la durée. Marcher cinquante doubles heures. Quel vertige. Non pas la chose elle-même, mais (…)