Georges Perec - Fuir est une pulsion

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Tentative d’épuisement d’un crâne vide
1er août 2013

Série à l’origine lâchée spontanément sur Twitter le 31/07/2013 entre 22h55 et 23h26. Reprise et compilée sans grandes corrections dans la rubrique Moelle. Se lit, comme en TL Twitter, de bas en haut.
Allez, on se casse. On ferme progressivement les logiciels et les respirations. On a rien compris au scénario. On sait pas trop où ça mène. On va pas tarder à éteindre. On marche au premier. On nous enlève la bouche des mots. On est plus ou moins expansif. On est comme on est. On a plus de (…)
130314
20 mars 2014

Un chiffre : 129 millions tu ferais quoi si tu venais de gagner ouais 129 millions ? On ne parle que de ça. Je m’imagine jetlagué avec des lunettes de soleil très carrées dans des longs couloirs clairs (c’est mon idée de l’opulence).
On me dit Georges Perec j’ai jamais trop aimé ce qu’il écrit, je réponds rien, n’ayant par ailleurs jamais rien lu de lui (mais c’est une rue dont on me parle, une rue à son nom, peut-être que j’achèterais avec un bout des 129 millions plusieurs maisons au (…)
031019
3 novembre 2019

Ça ne servait à rien de retourner à la maison. C’est, du moins, ce qu’on me disait. Bientôt, elle sera vendue. À une centaine de mètres de la première, une nouvelle maison, qui, elle, avait une véranda. Bien. Mais je n’étais pas tranquille. Je m’imaginais reprenant naturellement le chemin de l’autre, celle qui n’en avait pas, par automatisme, et tenter d’ouvrir la porte avec une clé qui n’ouvrirait plus rien. Entrée par effraction chez un quidam à l’insu de son plein gré. Avec le temps, on (…)
251119
25 décembre 2019

Pendant de longues minutes, quelqu’un répète le mot allô dans la cour de l’immeuble, toujours sur le même ton monocorde. On a le sentiment, l’écoutant faire, que cette personne n’est pas humaine, ou alors le fruit d’un glitch urbain comme il en existe tant : le bris d’une voix ou l’écho d’elle coincée entre deux murs, ruelles, pavés. Pendant un bref moment, je cherche puis j’arrête de chercher Les Autonautes de la cosmoroute. Moi, l’impression doucereuse et étouffante d’être sans muscles et (…)
281119
28 décembre 2019

La technologie sauvera-t-elle le monde ? Avant de sauver le monde, saura-t-elle (me) sauver (de) mes yeux ? Non pas que je voie encore les formes virales, microbiennes, à l’intérieur de [mon] œil ou à la surface de [ma] cornée, [qui] dérivent lentement de haut en bas, disparaissent, reviennent soudain au centre, à peine changées, disques ou bulles, brindilles, filaments tordus dont l’assemblage dessine comme un animal à peine fabuleux que dépeint Perec dans Un homme qui dort, mais je cherche (…)
291119
29 décembre 2019

Dans les dernières pages d’Un homme qui dort, Perec écrit : Les désastres n’existent pas, ils sont ailleurs. Le livre est paru en 1967. Deux ans plus tôt, le 6 juillet, Jünger (alors embarqué sur un paquebot) écrit dans son journal : Le coffre-fort du navire contient une enveloppe scellée, pour le cas où une guerre mondiale éclaterait. Un peu plus tôt, on peut lire ceci :
« Des radiations... je n’y avais pas songé... beaucoup, beaucoup... sont-elles dangereuses ?... Camarades, vous ne (…)
261121
26 décembre 2021

Départ pour L’autre livre. Si j’en crois les forecasts atmosphériques et solaires, il va faire nuit tout le week-end. C’est à la fois vrai et faux. Le vendredi c’est toujours mou. On peut (se) parler. Il y a aussi des jeunes derrière les stands. On me dit (iel se reconnaîtra) être là uniquement pour me voir, ce qui réchauffe le cœur. Parler à autrui réchauffe aussi le corps, littéralement : action des poumons, des muscles, du sang. Le loup gris est de retour en Île de France. Il n’a pas (…)
090224
9 mars 2024, par GV

La fatigue de la semaine m’est un peu passée dessus. Tout juste si je fais le désormais traditionnel AR jusqu’à la Poste de Bruz pour des expéditions, si je réponds aux questions d’un journaliste de Livres hebdo sur Bakélite (qui l’eût cru que Livres hebdo s’intéresserait à Bakélite ?). Et voilà qu’en programmant l’Ulysse du jour, je me rends compte que pour le prochain épisode, durant lequel Ned Lambert déplore à J. J. O’Molloy avoir chopé le covid, je tombe sur la note suivante, qui date (…)
240224
25 mars 2024, par GV

Avec sa plaie fraîchement opérée, Dune ressemble à Itadori à la fin de l’arc Shibuya. Le problème, c’est que ça se referme et qu’il ne faut pas que ça se referme. Raison pour laquelle, deux fois par jour, il nous faut remuer ça à l’aide d’un coton-tige biseptiné, ce qui est beaucoup exiger de nous je trouve, et d’elle. Ça crée de la tension. On se passerait bien des tensions. Il y a d’autres tensions. En fait, c’est une journée à jeter. Tensions issues des interminables documents à fournir (…)

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