À cause d’un genre de vaisseau sanguin qui a pété pendant « Rebel Rebel » dans l’un des fils électriques de mes écouteurs intra-auriculaires j’en suis réduit à sortir dans le vaste monde sans aucun son dans la tête et me voilà donc la proie des respirations de la ville. Est-ce grave ? Disons que je rechigne autant à racheter une paire d’écouteurs qu’à aller chercher chez un professionnel de l’optiquerie de nouvelles lunettes à ma vue. Mes yeux vont beaucoup mieux depuis que je vois moins bien. Le flou, ça me va. Et ils ne tirent plus d’un côté ou de l’autre même après des heures sur l’ordi alors quoi ? Ne pas bouger. Ne rien changer. Ne pas risquer de rompre l’équilibre (précaire) qui s’est instauré semble-t-il sans moi, mais en moi néanmoins. Pourtant, tout ce que je n’arrêterai pas de me dire aujourd’hui c’est des trucs comme et pourquoi pas faire le pari Pascal Nouma ? Un mec massif qui pèse sur les défenses au cœur d’un réseau de petits gabarits techniques et qui courent vite, ne serait-ce pas un cocktail intéressant ? Ça n’a, au fond, strictement aucune importance tant on vit une époque ridicule : des victimes d’accidents de trottinette reçues au Ministère des Transports. Quand soudain, sans le son donc, je me souviens qu’à une époque je mangeais du pain d’épices chaque jour. J’en achetais aussi donc, régulièrement. Du jour au lendemain, j’ai arrêté. Pourquoi ? La vie était tellement belle avec ce pain d’épices (non), j’ai eu envie de remonter le temps via ça. Nous verrons si ça fonctionne (non). À la caisse de l’Auchan, avec ce pain d’épices donc, comme toujours je veille à disposer les articles, d’abord sur le tapis puis ensuite dans mon sac, toujours de la même façon. C’est que je veille à la répartition des poids et à l’équilibre général de tout ça. Et c’est précisément la même chose dans un texte littéraire, me dis-je, vu qu’aujourd’hui j’ai passé l’entièreté ou presque de ma journée professionnelle dans un texte. Par exemple, un chapitre, une partie, que sais-je, tu ne le fais pas finir sur n’importe quoi. Là aussi, tu veilles à la répartition des poids.


jeudi 12 septembre 2019 - dimanche 5 mai 2024




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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)