Si j’ai dormi une douzaine d’heures, c’est bien que je devais (ou bien que quelqu’un ou quelque chose en moi devait) en avoir besoin. Je trouve dans Trois fois la fin du monde 1 une bien curieuse façon de se shooter aux opiacés : Il écrase des comprimés de Lamaline, mélange ça avec de la noix muscade et me permet d’en sniffer des rails. Le numéro deux de Dopamine est sorti. Dans le premier numéro on trouvait cet autre cocktail : Je cueille ici ou là une ou deux baies sauvages, je cuisine deux trois psylocybes, j’infuse trois quatre boutons de Peyotl à la mode Apaches, je fume quatre ou cinq grammes de cannabis culture maison, et je prends note de tout ce que mon cerveau, mon estomac ou mes poumons me restituent de sensations diverses et variées pour calibrer et quantifier au mieux pour les jours à venir. Dans La langue de la girafe on trouve : Arborescences, fractales, coraux, algues, une forêt de motifs et d’être microscopiques. Une forme de lenteur dedans. Dehors, de la blancheur (beaucoup). Et des cartons qui se sont amassés dans la semaine à aller démembrer, aplanir puis jeter dans le container dévoué au recyclage (et puis les pots en verre dans le fracas d’eux-même en suspension). Voilà où nous en sommes. Activating cities : Always pay your respect to ravens going in pairs, for they may be mythological beasts in Scandinavian recon. Un film au MK2 Bibliothèque assez remarquable en fait, à la structure narrative très fine et au symbolisme animalier (comme The Lobster il me semble) réellement inventif.


mardi 2 avril 2019 - dimanche 5 mai 2024




↑ 1 Un livre que je lirai en une journée, déstabilisant d’abord car cultivant un certain plaisir à te perdre, par exemple dans un récit (la partie la plus faible du livre sans doute) de prison, puis dans l’illusion d’un road movie qui n’adviendra jamais. Ensuite, seulement, dans un récit de la survivance postapocalyptique qui rappelle Le dernier monde de Céline Minard. C’est cette deuxième moitié du livre qui s’évertue le plus à aller au bout de son idée, faite de glissements répétés en et hors de la pensée (ou du langage) tourmenté(e) du héros. Parfois le recours à une langue jeune (et orale) est un peu trop voyant, voire artificiel, mais c’est une façon plutôt bien construite de marquer la dissolution du personnage dans quelque chose de plus grand (et de plus sauvage) que lui. C’était une bonne lecture.

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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)