Que penses-tu du prénom Renardine ? C’est pour une fille. Je note dans un carnet ledit prénom, pour un personnage à venir qui sait. Peut-être LS ? Sans doute pas LS. T. et H. me font leurs retours quasiment en même temps sur le premier chapitre test que je leur ai envoyé et, parce que c’est de ça dont j’ai besoin, je regarde surtout le négatif en eux. Souvent, je suis d’accord. Moi aussi, je trouve que le texte est trop bavard, et qu’il y a trop de choses. Il faudrait resserrer un peu. Limiter les métaphores et/ou comparaisons qui frisent la gratuité parfois (oui). Ne pas trop analyser les pensées ou les actions des personnages : ne pas dire, faire, disait Jeské 1. Merde alors, nettoyer la peste coranique ? Non, ça c’est que je ne parviens plus à relire mes notes : c’est nettoyer les postures ironiques, le surplomb du narrateur, quoi, qu’il fallait lire. Ouf. Et ne pas trop abuser du pouvoir des anonymes sur la narration (il y a des anonymes dans la narration). T. a cette façon de dire qui me plait assez quand il me met en garde contre certaines phrases qui font un peu trop les malines. Attention à ne pas trop utiliser les formes interrogatives (oui). Varier les rythmes (phrases courtes, phrases longues). Plus caractériser, justement, les anonymes, c’est compliqué. Il faut trouver un équilibre. Qu’on comprenne qui sont les personnages principaux, et qui sont ceux dont la fonction est de tisser un décors, un univers ; des passeurs, somme toute. Il y a un passage en particulier qui est sans doute trop long, voir carrément en trop. C’est par lui que j’ai commencé l’écriture, même si tout a ensuite bougé. Il n’est pas dans le ton, c’est vrai. Il nous envoie sur des fausses pistes. Reprendre le tout, donc, désormais, à la lumière de ces lectures particulièrement précieuses. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, reprendre encore tout l’épisode 4 de janE Ǝyre (c’est long). Je pense avoir trouvé mon rythme de croisière : trouvé le bon équilibre (là encore) entre la part algorithmique et ma propre voix. J’ai beaucoup réécrit dans ce chapitre, me servant des trouvailles de la traduction automatique comme pistes à approfondir, et à prolonger. Là, dilemme : je n’arrête pas de me mélanger les pinceaux dans le tutoiement et le vouvoiement. Comment savoir comment on s’adresserait à un meuble, ou à un objet, à cette époqu ? Enfin, à une machine. Il faut convenir d’un genre de règle. Voici celle que j’ai choisie : tout le monde vouvoie janE car, après tout, nous sommes en Angleterre. janE, elle, est respectueuse de ses maîtres, et vouvoie également. Sauf quand elle perd les pédales et s’énerve, ce qui peut encourager des formes de glitchs du genre tvous et vtu (et autres excentricités dans les accords). Je crois que c’est juste vis à vis de l’écosystème de la fiction. Bon, les règles sont faites pour être transgressées : à un moment donné, Mme Reed dit tu à janE, c’est une manifestation de sa colère froide. Du moment que ça a du sens. Quand soudain,ça me frappe : janE Ǝyre est une fan fiction. En tant que fan fiction, sa place est non pas dans un musée mais sur un truc genre Wattpad. Il faudrait donc l’y mettre. Mais pas ce soir. Je suis rincé. J’ai passé ma journée à enchaîner ce que j’ai tendance à considérer comme des corvées. Mettre en ligne le journal et Ulysse. Faire les Ulysse de la semaine. Relire cet épisode 4 plusieurs fois, donc. Préparer un genre de choux braisé aux châtaignes. Lire un peu (mais si peu). Un minimum, quoi. Ecrire le brouillon d’une chronique avant d’oublier complètement les Furtifs. Terminer et envoyer à remue celle sur St Germain et Au nord. Faire ma part du ménage dominical. Relire, amender et préparer la mise en ligne du carnet de bord de la semaine. Mettre en ligne janE Ǝyre. Faire mon chapitre de Chiasma (la fin est proche). Ne pas me remettre aux traductions hempeliennes. Quand je lèverai la tête de tout ça, il sera 18h08, la journée pourra commencer (non). Mais oublier tout ça et voir que dans Dorohedoro, au graphisme si proprement sale, il suffit d’une seule planche pour, narrativement parlant, situer le personnage au début de son voyage. C’est déjà bien.


mercredi 19 février 2020 - vendredi 17 mai 2024




↑ 1 Gordon Lish dans I loved you more.

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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)