Sur les réseaux les gens disent que nous sommes en plein bear market ; encore une histoire d’ours ? Dans les magasins, les rayons sont dévalisés (sauf quand ils ne le sont pas). Les rassemblements de plus de mille personnes (hors réelle nécessité commerciale ou décision politique de passer outre) sont interdits. C’est lundi noir, mais dehors il fait clair. Que la Seine monte, tout le monde s’en fiche au fond. Où vont les silures préhistoriques lorsque le fleuve est en crue ? Ce lundi noir, il est aussi pour eux. Moi, il me reste deux poireaux, et je dois avoir un fond de riz complet dans un bocal. Pour du riz, comme pour un salarié d’ailleurs, être complet c’est mieux que de ne l’être pas. On va encore partir en quête de maquereaux et de saumon. Tartelette dort, inconsciente que la plupart des places boursières dans ce monde dévissent. On est censé prendre l’avion pour l’autre bout du monde dans moins d’un mois 1. Qui sait ce que sera devenu le monde alors (et nous) ? À Auchan, certaines caissières portent des gants en latex (pas toutes, mais à tous les doigts oui). Vu de l’extérieur, Paris est considéré comme un lieu à risque pour la propagation du virus, je viens de le réaliser ce matin. Tout le monde est malade, ici. Je veux dire, c’est l’hiver, c’est normal, tout le monde est malade à cette période de l’année. Qui fait rentrer quoi dans les statistiques du virus et des virusé·e·s ? Qui décrète ? Si tu tombes malade, la dernière chose que tu aurais envie de faire, en pareilles circonstances, c’est d’aller voir un médecin, non ? Attendre alors. De tomber ou de ne pas tomber (malade ? tout court ?). De partir ou de ne pas partir. De dévisser ou non. Je n’ai pas d’actions nulle part (si ce n’est des parts dans publie.net qui n’ont pas encore eu le temps de visser à la base), je ne suis donc pas inquiet. De toute façon, sauf rares exceptions, je ne sors pas de chez moi. Ce n’est pas dû au virus, ni aux bourses pour ce que j’en sais, c’est dû à moi. Mais qui tient le compte des gens qui se terrent comme des ours en attendant que des lendemains plus doux osent
se révéler à nous ?


jeudi 9 avril 2020 - dimanche 5 mai 2024




↑ 1 Spoiler : non.

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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)