L. m’écrit je vais t’appeler dans neuf minutes (elle le fait). Je suis mal placé pour médire : la nuit je compte. Je compte les bruits, les sons, je compte le nombre de fois que Bach se met en boucle et quand, je compte le nombre d’exercices censés me faire me sentir mieux, puis le nombre d’Ulysse à traduire, puis le nombre de degrés en plus, en moins. J’essaye de compter combien d’épisodes de Daï no Daiboken seront nécessaires pour couvrir les 37 volumes de Fly ¹ (et jusqu’où ils iront pour cette première saison). Je compte les vers dans Mueller que je rajoute et qui me conduisent à rajouter rajouter rajouter car ça fait boule de neige, les mots. Je fais les comptes de septembre et le budget du moi, non, le budget du mois, vu maintenant qu’il y a un budget pour ces choses. Je compte combien de bûches pourront nous faire tenir jusqu’où, et quand, le long des feux futurs. Pour construire un feu, pas besoin de Jack London. Mais pour tout le reste, oui.