Plusieurs fois durant la nuit je me suis dit qu’il suffisait de me faire arracher le nerf d’Arnold par des tiers (professionnels de la santé ou non, à ce stade) pour découvrir (ou plutôt constater ce qu’on savait déjà :) qu’il se présente sous la forme d’un fil barbelé. Si je retire celui de gauche, serais-je capable de tourner la tête seulement à gauche ou à droite ? Ou bien alors c’est la paralysie ? Peut-on vivre sans nerfs ? Est-on alors atone ? Les nuits seules ne règlent rien mais toujours je suis dans l’illusion que si. À un moment donné j’envisage de descendre prendre un triptan, mais je n’ai plus pris de triptan depuis sept mois et je ne sais même plus où ils sont. Et puis, dans ces cas-là, se lever est pire que rester allongé, quand bien même rester allongé est pire qu’être debout (ça semble absurde mais c’est). J’en viens à me dire : Messi, c’est le passé, qu’il joue faux dix ou faux ailier droit. Est-ce qu’au fond quoi qu’il joue il ne joue pas toujours faux quelque chose ? Quelqu’un : le ploblème des étudiants, c’est qu’ils ont la conscience du gaz calbonique. Simenon ¹ : Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est folle, mais il est certain que nous ne pouvons comprendre le mécanisme de sa pensée. Tous ces livres grands, forts ou puissants qu’on trouve dans la presse littéraire me donnent envie de consacrer ma vie à écrire des textes malingres, chétifs et souffreteux (ça tombe bien, je le fais déjà).