Un coup de téléphone. Un tremblement de terre a rayé de la carte une maison. La personne qui m’apporte la nouvelle est en pleurs et je pense : la convention collective de mon employeur prévoit des jours d’absence en cas de mort d’un proche, pas en cas de mort d’un lieu. Voilà pour le rêve. Pour une fois, j’ajoute à Basalte plutôt que d’ôter et la boîte de Pandore anubissienne est le contraire de la boîte de Pandore homérique. « Tu es très joli, me dit H.
— Je pense que tu vis dans le déni de ma laideur, réponds-je. » Ne me faites pas de compliment si vous n’êtes pas prêt à en payer le prix. On ne peut pas gésir au passé antérieur. On ne peut pas se faire cryogéniser pour être réveillé par d’autres quand les arbres de cette planète auront fini de tousser. On ne peut pas être compris de quiconque. C’est la vie. On peut fermer les stores pour allumer une lampe. Porter des chaussures neuves en intérieur pour qu’elles se fassent. Penser des pensées mornes. Par exemple, les comptes de Libre Office sont faux. Je parle du nombre de mots. À ses yeux un point d’interrogation est égal à un mot. Insécablé ou pas, il ne fait pas de différence. Je m’en fiche pas mal que tout soit faux. C’est notre quotidien à toutes, tous. La V13 de Basalte n’est pas fausse. Elle pèse 97019 mots (553453 signes) VS 117143 (669721) pour la version précédente, soit grosso modo un retour à l’ampleur de la V7. Quand tu cours (35 minutes) en ligne droite dos au soleil, il est scientifiquement impossible de rattraper ton ombre, pourtant tu ne cesses pas d’essayer. Et si la nuit se fait entre-temps (ce qui n’est pas le cas ici), c’est toi qui est bu par la noirceur ambiante, pas le contraire.