Trop de pois chiches trempent (falafels). Une brume de lune se lève au matin, devançant le soleil (elle était pleine à 99 % hier). Pour un quinquennat d’action en faveur de la mer, le 24 avril nous voterons Emmanuel Macron. On dirait des incantations absurdes (sans doute car c’est le cas). J’ignore si le jeune homme qui passe de maison en maison faire du démarchage pour les réfugiés (mais enfin déjà qu’est-ce que ça veut dire ?) vote Macron, ni, si oui, à quel degré, et je m’en fiche. Je n’ai pas besoin de ça pour le trouver insupportable et quand il me dit (me redit en réalité, car ce n’est pas la première fois qu’il passe), je m’appelle Dylan, ma première réaction sera de penser personne n’est parfait (et la deuxième me sentir coupable de l’avoir pensé). Mais son prénom n’est pas le problème. Son action n’est pas le problème. Le fait qu’il porte un masque chirurgical n’est pas le problème, même si ça commence à me paraître de plus en plus inhabituel d’en voir sur les gens (quand bien même je continue à en porter moi dans les magasins). Non, le problème, c’est que sa technique d’approche, c’est de te taper la discute comme si de rien n’était sur le seuil de chez toi, du genre il fait beau aujourd’hui, regardez-moi ce soleil mais je n’ai pas besoin de lui pour savoir qu’aujourd’hui nous frôlons les 12 000Ghi, merci. Il me suffit de voir que mon jardin ressemble à un fond d’écran Windows, ou encore de tendre l’oreille car dès qu’il fait beau au printemps par ici partout tu entends le bruit de la tonte. Surtout, cela t’oblige à devoir le couper pour dire des choses comme venez-en au fait ou que puis-je pour vous, résultat il doit penser que je le hais (est-ce seulement faux). J’ai toujours été étonné du peu de finesse de mes contemporains, moi dont l’âme se tordait du matin au soir, rien qu’à se chercher ¹.