Ce soir à minuit, je serai guéri ou je me transformerai en citrouille. J’en fais le serment à H. quand il se lève, et je lui rappelle que citrouille ou pas citrouille il a juré par écrit de m’aimer no matter what. « Je pourrais planter tes pépins dans le jardin pour faire pousser d’autres citrouilles ? » Voilà comment finit l’année. L. m’écrit. Voilà ce qu’elle m’écrit : j’arrive plus à trouver le nom d’un livre où il ne se passait rien et le personnage principal s’appelle Frédéric. Tu dois savoir toi. Elle a raison. François Bon réalise une vidéo carnets sur le journal. C’est volontairement très dissuasif, dit-il à un moment, ce qui est une bonne analyse d’à peu près tout ce que je fais, bien qu’aujourd’hui je ne fasse quasiment rien, ou bien alors c’est que je me suis moi-même auto-dissuadé (je me sais plus que capable de ça). Je regarde. C’est un peu difficile pour moi d’entendre ce qui touche au journal. Sans doute car ce n’est pas seulement de l’écriture ? Oui, non, je ne sais pas. D’abord, je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Ça ne me montera au cerveau que plusieurs heures plus tard. Du fait du décalage de publication (un mois) entre l’écriture et la mise en ligne, rejaillissent des pensées que j’avais déjà oublié avoir eues, m’amenant à devenir un écho de moi-même, une parole dégelée.