Ostéologie. Les os qu’on aperçoit, moussus, au cœur des forêt et en lisière des décombres : frontaux, mâchoires, vertèbres, omoplates - il s’en dégage une attirance mystérieuse, une magie.

Ernst Jüner, La cabane dans la vigne, Livre de poche, traduction Henri Plard, P. 187

Je pourrais en sortir des mythos pour justifier cinq jours d’absence le jour de retourner pointer. La vérité, c’est que je serais tombé dans un gros trou scénaristique. Et je me fiche pas mal de la Sarkollandisation des débats. J’ai en tête une série photographique intitulée quatre par trois 2012 où je prendrais des pubs tout au long de l’année et les ferais défiler très vite les unes après les autres autres ; moyen pour moi de cartographie 2012, mais d’une autre façon. Une collègue nous arrête et nous apprend, flash issu de sa poche une heure après la mienne, un Columbine devant une école juive, Toulouse. On en est là dans la frise. Peut-être qu’on pourrait cartographier en répertoriant chacun des faits divers capables de faire couper toutes nos activités humaines pour partager l’annonce de leur événement ? L’autre jour, m’a-t-on dit, quelqu’un a appelé quelqu’un d’autre, spécifiquement au taf, ligne directe, poste fixe, pour lui apprendre qu’un bus rempli d’enfants était rentré dans un mur. Un type en fauteuil arrive à bouffer le dénivelé du train, chaque jour, à le descendre aussi, chaque jour, pour s’en extraire. Comment fait-il ? J’ai reçu confirmation de statut de l’URSSAF : un numéro de SIRET. Quant à la cartographie, serait-elle bien la même si nous isolions, photo encore, l’image de chaque bidonville longé par le rail tous les jours, à l’aller, au retour ? Chaque simple jour deux photos de chaque, trois en tout, six photos, trois-cent-soixante-cinq jours (en lettres c’est plus long). Ici encore ils défilent. Voir ainsi croître leur forme et gonfler les artères. Je ne crois pas qu’ils puissent décliner. Un jour, ils avaleront ce qui restera de nos futur-ex-villes.