Je suis dans un dédale de placards ou de pièces douteuses dans quoi on stocke des trucs. Il devrait y avoir des livres mais ce ne sont pas des livres. Des mallettes usagées, des sacoches en cuir dont le cuir a fondu, des vieux rollers à quoi il manque une roue. Quelqu’un force la porte pour entrer, moi je mets tout mon dos dans la balance parce que non, j’ai pas envie de le voir, qui que ça puisse être. En fait, je sais qui c’est. En octobre 2014, la première version de La vie verticale pesait 45 000 mots. Aujourd’hui nous terminons la troisième version pour 2000 mots de plus. Ce qui est spectaculaire, finalement, ce n’est pas tant l’écart, c’est le fait que nous ayons plus à présent qu’au début. Nous en parlons brièvement avec I. dans le restaurant du milieu de la rue T. devant quoi H. et moi disons toujours, devant passant, faudrait y aller un jour. À 11h30 pourtant je reçois texto d’elle qui me dit : je viens de me réveiller, midi ça va faire juste. Je lui dis qu’en suivant la Seine à droite, elle finira par tomber sur (s’il ne pleut pas) Notre Dame. Une épouvantable averse nous époumone, elle dure quelques secondes. On a mis en ma possession passagère une clé usb remplie d’epubs pirates et je regarde ce que c’est que je vois, ce que c’est que je cherche, ce que c’est que je garde : pour la majorité, ce que j’ai déjà en papier pour me débarrasser de leur incarnation physique et/ou ce que j’ai donné mais que je serais susceptible, un jour ou l’autre, de vouloir relire. Peu d’autres choses en fait et puis surtout, surtout pas, ce que je me sais capable d’acheter par ailleurs en d’autres occasions. C’est ma posture morale et interne à moi-même quant au sujet du (sic) piratage.