Souvent je rêve que je cherche quelque chose, le temps presse. Là, c’était un lapin. Quel lapin ? Peut-on trouver des lapins morts dans nos rêves, là où on les cherche ? Morts dans la vie, vivants là dans les rêves. Lui non. Mais je n’arrêtais pas d’en trouver d’autres. D’autres lapins que je n’ai jamais eu (ou bien, qui sait, le contraire), des bêtes qui s’entendaient les unes avec les autres, elles, qui se tenaient pour avoir chaud au fond de quelque chose, mais quoi ? Un tunnel ? Un terrier ? Une forme d’obscurité ? Ce que j’ai pris, hier, pour du persil, c’était de la coriandre. Quand j’étais enfant, je détestais le persil. Aujourd’hui je déteste la coriandre. Les lapins, eux, aiment les deux indifféremment j’ai l’impression. Mais le basilic, comme on l’a vu, moins. Le mieux, de toute façon, ce sont les fanes de carotte quand ils ne les coupent pas, etc. Enfin je termine l’un des collyres qui m’a été prescrit. C’était le pire, mais c’est aussi le mieux. Celui qui me fait voir, durant quelques minutes du moins, la vie en ocre. Depuis le début du traitement, si j’exclus celui que j’ai interrompu précocement à cause de la douleur, je me suis déjà mis quelque chose comme 248 gouttes dans les yeux. Et, chacune de ces 248 gouttes, je me ferai la réflexion qu’elles aurait pu être des gouttes de LSD, qui existe comme chacun sait sous forme de collyre.