Mesdames, Messieurs, Nous sommes au regret de vous faire part d’une situation inacceptable au sein de la résidence. En effet, à plusieurs reprises l’employée d’immeuble a constaté la présence d’urine et d’excréments dans le local-poubelles qui n’est pas un lieu d’aisance. Nous vous rappelons que les tâches de l’employée d’immeuble ne consistent pas à nettoyer ces déjections. En cas de récidive, nous ferons intervenir une entreprise de nettoyage et de désinfection dont le coût de cette intervention sera facturé à l’ensemble des locataires. Nous demandons donc aux personnes responsables de cesser de tels agissements. Nous vous prions d’agréer, etc. Voici le contenu d’un courrier de l’agence gérant les locations de l’immeuble où nous vivons. Lisant cela, on se dit qu’il est peut-être temps de quitter Paris. Mais si ce n’était pas Paris, le problème ? Si c’était autre chose ? On voit de partout des trucs étranges. Par exemple, quand j’ai rendez-vous quelque part avec quelqu’un, je passe toujours un certain temps à essayer de me souvenir de son nom, soit tout simplement pour ne pas l’écorcher si j’ai besoin de le demander nommément, soit parfois parce que je n’ai pas réellement la mémoire de ces patronymes (et leur association aux souvenirs des visages). Mais je me retrouve toujours à le faire pendant que je me rends à ces rendez-vous, jamais avant. Alors je suis là, à regarder mon tel en marchant, à faire défiler des pages et des pages de vieux mails qu’il faut aller télécharger sur le serveur, à jongler entre les fils, les faire progressivement apparaître, et à attendre, et à marcher, et à me rapprocher de ma destination sans jamais réellement me rapprocher de quoi que ce soit que je sois réellement en train de chercher pour autant.