La journée, je tâche de faire le mieux possible mon travail qui n’est plus, depuis plus de cinq ans, un travail alimentaire comme on dit, mais un travail tout court, ou plutôt un travail en tant que tel. Puis je vais poster mes colis à la boîte (mon sas), je passe au U pour des denrées alimentaires, et j’en reviens. Là, une pomme s’échappe de son sac de pommes et roule avant que je la rattrape. C’est tout. Ce soir, mon travail, qui n’est plus désormais mon travail mais mes projets d’écriture, consistera quasi exclusivement à réécrire ce vers (Mueller) qu’hier je ne suis pas parvenu à réécrire. Les contraintes sont multiples : 1) le nombre de caractères exact, 2) un rythme de décasyllabe ou d’endécasyllabe (c’est selon), 3) une rime finale, 4) deux mots imposés, 5) le sens bien sûr. C’est tout. C’est tout, mais mine de rien c’est intordable. C’est dur. Mais c’est mon travail pour ce soir, comprendre : la tâche qui m’incombe.