Dans Ulysse, l’expression devil a much. Dans L’art de lier les êtres ¹ : Certains patients sont tellement seuls que, / afin qu’on les touche, / ils détruisent tout. Dans la presse nationale, des éditeurs (je caricature) infoutus de reconnaître dans la littérature qui s’écrit aujourd’hui la littérature qui sera lue demain s’indignent qu’à présent on ne serait même pas capable de publier des auteurs majeurs d’il y a un demi-siècle. Et ils ne voient pas le problème. Qu’ils se sont retrouvés hasbeenés à leur insu. Qu’ils regardent derrière et pas devant. Qu’ils ont des yeux anachroniques. C’est de plus en plus dur de trouver des textes, et pourtant eux publient de plus en plus. Tout est fini pour eux et ils sont les seuls à ne pas s’en rendre compte. Après un départ en fanfare les deux premiers jours, la campagne Ulule pour Jachère ralentit. C’est tout à fait normal. Mais on s’habitue très vite au succès, on en vient même à le considérer comme dû. Or pas du tout. Il faut tout aller chercher miette par miette. Veiller à ce que la visibilité du truc se maintienne. Publier des contenus. Relancer la machine. Travailler. Autrement, rien n’advient. Idem Basalte. Tout prend forme. Les pages, je les balise. Je vois mieux ce qui n’est pas clair, et pourquoi, et comment y remédier. Une fois que je serai venu au bout de cette V9 (semaine prochaine, me dis-je), je relirai le tout une dernière fois et j’enverrai. À quelques détails près je sais à qui. Ou quoi. Tout ceci ne m’explique pas pourquoi je garde tous ces bocaux vides dans un placard (olives, asperges, confiture, que sais-je) et à quel usage je les destine. Je n’en parle pas à H. quand il revient (vu qu’il revient). Il sait tout ça.