Cette fois, c’est un texte de 2012 : « Mon plaisir est fabriqué », dit le personnage d’André Rougier. Retenir ça. Je me suis crampé le mollet en me levant, mais la vérité c’est que c’était déjà au moins la milliardième fois que je me levais. Ce n’est pas le bruit du dehors ou les vibrations du métro (on sent les pulsations de la treize battre à rythme régulier, sauf entre 1 h 15 et 5 h 30 du matin où la battance est tue), ni les lueurs de la cour intérieure qui me font passer une nuit horrible pénible. Ou alors si ce sont des lueurs, elles viennent de l’intérieur de moi. Peut-être faudrait-il reprendre les triptans chaque lundi où je dors mal la nuit d’avant (or donc, ces temps-ci, chaque lundi). Si oui il m’aurait mieux fallu m’en faire prescrire vendredi (tant pis). Mais c’est idiot. Ce n’est pas parce qu’on sait que des pensées sont idiotes qu’on cesse de les penser. Les gens sur les réseaux qui considèrent surcotax un manga dont seul un chapitre est paru sont-ils les mêmes que ceux qui trouvent que l’hygiène de vie de Marco Verratti est dégueulasse alors même qu’ils n’ont plus fait vingt minutes de sport depuis 1992 ? Sans doute. Dans le même genre, apparemment Gennaro Gattuso ou Frank Lampard sont de meilleurs entraîneurs que Laurent Blanc car ce dernier ne pue pas assez le foot. Il y a une rue de Saussure. Même qu’elle est longue. C’était qui, Jouffroy d’Abbans ? Ici, un restaurant de sushi-plantes. Là, une école de cuisine japonaise pour faire du team-building d’entreprise. Entre les deux, une échoppe qui fait boulangerie-pâtisserie à main gauche, et traiteur asiatique à main droite. On pourrait croire que les beaux quartiers puent la culture, mais plus on s’approche du bureau, moins on trouve de librairies et de bibliothèques. Ce qu’il me faudrait, c’est un patch refroidissant capable de faire effet plusieurs heures, comme dans Blue Period. News d’ascenseur : Le docteur personnel de Ramzan Kadyrov aurait subitement disparu et aurait été enterré vivant. La semaine dernière, quand il faisait plus de dix degrés de plus qu’aujourd’hui, le studio de la rue S. était frais et agréable. À présent il y fait lourd et chaud, moite, comme si l’air y avait stagné, et tout me brûle, à commencer par les vêtements que je porte, car tout est en polyester, on vit dans du polyester, on dort dans du polyester, on se protège de la pluie via du polyester, qui forme une peau de plus, adhésive à nos peaux.