Elle veut ma mort ou quoi ? C’est ce que je me suis dit. Elle, c’est C. Ma chrono-colocataire. Ma mort ou quoi, c’est que j’ai cru, à un moment donné, qu’elle était partie avec la spatule en bois dont je me sers pour faire mes œufs brouillés le matin. En fait, c’est juste moi qui ne l’avais pas rangée à sa place. J’imagine que j’ai ressenti là ce que ressentent la plupart de mes contemporains quand on menace de leur retirer un acquis pour eux inaliénable (conduire un véhicule motorisé, tirer sur des trucs en forêt le dimanche et si possible les tuer, insulter autrui dans un stade de foot, minorer les agressions sexuelles des quidams de bonne volonté, agresser qui sait eux-mêmes des quidams, sexuellement ou non, boire et fumer sans modération, liste non exhaustive). De sorte que je serais bien en tort d’estimer valoir mieux, et c’est une leçon de vie, je trouve, comme souvent les épiphanies du matin. Ce matin je me retrouve à finir de reprendre les épreuves de Jachère pour le BAT, puis je file avenue Foch pour consacrer les sept heures quarante-huit qui suivent à Spectre, puis je traverse à pied l’intégralité du 17^e pour rejoindre Benoît dans le 18^e et travailler pour Bakélite avec Féroce. À force de tout faire, il se peut que je fasse tout mal.