Il m’est venu au petit-déjeuner que Basalte pouvait tout à fait s’appeler Trilogue. Je veux dire, ça aurait du sens. L’éditeur contacté ce week-end m’en a accusé réception mardi, soit déjà plus d’interaction que l’ensemble des éditeurs contactés depuis le début de l’été. J’ai le sentiment d’avoir dépassé ma date de péremption. J’ai eu ma chance à un moment donné, avec les bons contacts, aux bons moments, mais j’ai mis trop de temps à m’en servir, et désormais j’ai raté le coche. J’ai fait les mauvais choix quand j’ai cru faire les bons, et je ne peux plus revenir en arrière, sauf à m’imaginer construire un autre personnage d’auteur différent de celui-ci, ce qui après tout est possible, mais a aussi ses limites. C’est plus ou moins sans importance. Je veux dire : tout est à relativiser. Je passe ma matinée à affiner et préparer le lancement de Jachère, la préparation des contreparties. L’impression du livre s’est déroulée hier, l’expédition aura lieu aujourd’hui, Hachette sera livré lundi. Je pars tellement du principe que rien ne se déroulera comme prévu que, quand c’est le cas, c’est une surprise. Il en va de même pour Bakélite. Le lancement de Féroce se prépare également (février). J’enregistre une lecture d’un extrait du roman. Tout fonctionne ; c’est déroutant. Qu’on se rassure. Mon aptitude à l’échec n’a pas disparu pour autant, et passée la fin de matinée je fais tout de travers. Après avoir oublié de mettre le rice cooker en marche je rate la cuisson casserolée de mon riz. Ma soupe est tiède. Mes champignons sont trop salés. Les chaussures reçues hier de Vinted que j’essaye pour une demi-heure de marche me saignent et, bien sûr, mis à part le fait de rendre compte ici de mon incapacité à écrire quoi que ce soit, je suis incapable d’écrire quoi que ce soit.