Un ordinateur est un compagnon fragile. C’est comme ces histoires d’entretien des motocyclettes finalement : ménager sa monture, mec. Là, le Macbook feint de sombrer pendant des heures, toute la nuit en réalité. Ce matin, au réveil, j’ai pu le ranimer en coupant cours au sien, d’éveil. Ce qui m’amène à considérer d’un œil inquiet les divers fichiers qui ne sont pas sécurisés dans un cloud quelque part. On ne devrait pas les laisser ainsi en zone inondable. Il y aussi des fichiers indéterminés, c’est le cas de quelques Giga d’archives mail. J’en ai besoin pour le boulot. Peut-être les stocker sur le disque dur externe qui me sert de back up mais, un disque dur externe, au fond, est tout aussi fissible que le reste. Il n’y aurait de safe qu’un cloud, mais un cloud n’est pas safe : des serveurs quelque part à alimenter en énergie, à refroidir, à entretenir. Et puis, on ne s’appartient pas. Rien n’est safe. Vivre avec ça. Que faire ? Pour commencer, saisir que l’eau ayant servi à laver le chou rouge n’est pas rouge mais bleue. Ce n’est pas rien. Et, en réalité, il vaut mieux aller à la Poste de la Brèche aux loups qu’à celle de Tahiti : il y a généralement moins de monde, la brioche est meilleure dans la boulangerie de ce côté-là, rue de Charenton (encore qu’elle soit fermée aujourd’hui, lundi) et quand il fait beau comme ça, on a curieusement l’impression, rue de Wattignies je veux dire, qu’une mer quelque part s’apprête à poindre derrière les immeubles (en réalité non), si bien qu’on se surprend à se dire, après avoir estimé que た ressemblait bien à ta, comme s’il s’agissait d’une illumination métaphysique, après moult réflexions et moult revisionnages, je crois que la saison 1 de Friends est de loin la meilleure (je le pense).