Dire mourir aussi pour les plantes. Telle plante meurt. Telle plante est sans doute déjà morte. Je la laisse dans son pot, dans son pot je l’arrose. Desséchée, la dernière feuille se fige. Craquelures. Elle était encore fringante il y a quelques semaines ; l’avoir mise sur le balcon même avant les fortes chaleurs, ça l’a achevée. Une plante à n’être pas seulement une plante mais un symbole : achetée à notre arrivée en région parisienne il y a plus de dix ans. Pas censée vivre si longtemps (ou alors si, je n’en sais rien). Mourir maintenant, précisément au moment où nous allons partir, on serait tenté d’y trouver du sens. Pas réellement morte en réalité : deux boutures lui survivent. Est-ce elle encore ? Que faire d’une plante morte, tu la jettes avec l’eau du bain ? Nous n’avons pas de baignoire. Mais dans quelques jours si. Je fais quelques cartons, manquons de cartons pour les livres. Prévisible. Alors jouer aux vases pour y remédier. Je sors toutes mes enveloppes de mon carton à enveloppes, j’y mets des livres à la place ; maintenant j’ai besoin d’un nouveau carton pour mes enveloppes. Un autre carton d’enveloppes est à la cave ; en récupérer un. Trop grand. Il faut penser au dos des démménageurs. Ces jours-ci, je pense au dos (le mien). J’essaye de pas rester assis au même endroit toute la journée (travailler debout donc), j’essaye de garder les épaules au même niveau. Je sens tous les câblages. Souvent, au début, ça fonctionne. C’est même très efficace. Beaucoup de ces douleurs viennent de la posture, de la droiture, de l’oblique, des nerfs qui descendent jusque dans les épaules. Très vite tu fatigues. Tu reviens petit à petit aux anciennes habitudes. Postures. Et il faut tout refaire. Refaisons. Rien ne presse.