Six mots pour de l’angoisse : probable caducité de la procuration bancaire. La bulle de chaleur qui pèse sur nous depuis une semaine a crevé d’un coup. L’air s’engouffre ; de la pluie aussi. Mais les soucis eux ne crèvent pas. La charge mentale dixit celles et ceux qui éprouvent le besoin de changer les mots pour dire les choses, tâcher de se réapproprier le monde. Il y a de cela quelques mois, mes principaux soucis concernaient les textes à trouver pour nos publications futures. Puis, bien vite, mon principal souci sera d’avoir trop de (bons) textes à publier. Ensuite, mon principal souci a été de terminer le plan de Biopic enfin et de me lancer dans l’écriture, avant que cela ne devienne : comment garder mon rythme d’écriture loin de chez moi ? Ce souci-là n’a pas duré. Le suivant a pris sa place, sous forme de constellation : comment faire sans Philippe ? Comment boucler la déclaration Urssaf pour les droits d’auteur versés au deuxième trimestre en deux jours, à distance, et sans tous les éléments en ma possession ? Puis comment rallier Argelès-Gazost pour l’enterrement en plein mois de juillet, en fin de semaine, quand les trains se font rares ou deviennent hors de prix (250€ le train de nuit Lourdes-Rennes passant par Toulouse et Paris Austerlitz), quand les avions impliquent des tracés absurdes (Bayonne-Rennes via Marseille en neuf heures) ? Et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui, où je tairais pudiquement les soucis du jour. Les soucis du début de l’été paraissent bien inoffensifs en comparaison, et au moins avaient-ils la douceur de ne pas troubler le sommeil, la nuit.