Les œufs brouillés au micro-ondes, ça le fait pas. Sarkozy caracole en tête des ventes sur les sites de la Fnac et d’Amazon, à la lute avec le tome 20 du manga Dragon Ball Super. Cela fait une semaine que je n’ai pas écrit une ligne (ce journal est pourtant bien composé de lignes). Je n’éprouve aucun désir de le faire. Et plutôt que de m’en soulager (me voilà libéré des désirs, des attentes, etc.), ça me contrarie, comme si c’était là ma fonction dans ce monde, d’écrire, alors que manifestement pas vu combien ma production touche un nombre de personnes infinitésimal. Il fait encore 35° et le prix d’une couette à Paris est compris entre 13.99 € et 600 €. Mais je ne suis déjà plus à Paris. Me voilà de retour à P., nimbé des mêmes 35°, où la chaleur fait sortir du bois une biche qui traverse la route lentement, sans doute pour trouver un point d’eau. Comme souvent après l’énergie du retour, et la convivialité retrouvée avec H., et le repas qu’on partage, et ce qu’on se dit et ce qu’on ne se dit pas, et les soins aux lapins à faire, quand il y a des soins (là, oui), une forme d’hébétude s’abat sur moi. Maintenant, quoi ? On a besoin de temps, écrit Pier Vittorio Tondelli ¹, pour accepter la brutalité de ce fait : nous ne sommes plus seuls.