Nouvelle journée au grenier sous la fleur (je me comprends c’est bien). Le problème c’est que les os ne sont pas les bons os, les nerfs les bons nerfs, les cœurs les bons cœurs. Et même lorsqu’il nous arrive plus ou moins par hasard de débusquer des pièces conformes, les corps correspondants ne sont nulle part pour les y rattacher. Au mieux passer son temps à trier des cartons en retour, des cartons en partance et remplir des fiches non présentables. Et lorsque tu rentres au bureau essorré, il se trouve toujours quelqu’un au-dessus de ton rang pour te dire : j’ai besoin de tel truc pour lundi.

Peu lu alors. Néanmoins cette envie de Rimbaud, que l’on écrit Rimbô. Je ne me suis pas intéressé à la polémique à l’époque, pas plus aujourd’hui, et pourtant je suis pris dans la toile et le souffle de ce clown inversé, pauvre et gris, Rimbô la place, Rimbô l’autre lui qui nous élève, éveille, nous autres, à d’autres degrés d’humanité, simplement en retournant la tête. Ce n’est pas ça que j’ai écrit d’abord. D’abord, j’ai écrit quelque chose, et puis le môme Rimbô l’a torturé, et le fil de nylon qui me liait au serveur s’est défait, me laissant bras ballants, sans les mots, sans aucune mémoire véritable à redire (et j’ai dû dire putain).