Dans Horace, un chien, lâche contre les loups. Là, c’était un loup sur un terrain de foot, il me regarde. Tout le monde n’arrêtait pas de dire que c’était un loup. J’aurai la sensation que ce loup est un chien. Pendant que je le dis à voix haute, un genre d’ouragan couve et il faut aller sauver une enfant dans une piscine, inconsciente, la routine. À cet endroit du jardin, c’est devenu une terrasse, il y a des bouleaux et des serpents qui volent autour de tes yeux (libellules). Est-ce qu’ils piquent ? Est-ce qu’on avait conscience qu’il y avait autant de covers de « It was a very good year » ? Déjà, l’interprétation de Sinatra est elle-même une reprise, ce que j’ignorais, puisqu’à la base c’est une chanson de The Kingston Trio (qui est d’une douceur et d’une simplicité). Il y a, bien sûr, des versions sages mais correctes, comme celle de Seal, ou ce faux duo de Robbie Williams avec Sinatra, encore lui. Il y a le duo très hollywoodien entre Willie Nelson et Ray Charles, la ballade salsa de Enrique Ter Horst, et une version lunaire et lente, à la limite de la justesse, de Ronin. Plus étonnant : cette abominable version techno de (sic) Audio Bullys ou celle plus dissonante, eighties et distordue de Yan Wagner, rien à voir avec la chanson rock old school de The Turtles ou le standard de jazz de Shirley Basset. Côté instrumentales : Herbie Mann, Eddie Harris, Gábor Szábo ou Bob Berg, ainsi qu’un live au piano de Gonzales ; mais personne ne surpasse le duo bladerunnerien entre Andy Rampulla et Mark Dimarcangelo, dont je n’arrive même pas à comprendre qui du saxophone ou du synthétiseur accompagne le piano (ou le contraire). L’interprétation la plus folle (à part peut-être ce truc disco de Marlena Shaw, sans parler de cette horrible parlance de William Shatner !) est sans doute la version funk de Della Reese qui te prend toujours à contre-pied au niveau du rythme. Celle du Karyn Kuhl Band et de Lenny White ont ce petit quelque chose qui les différencie des autres (une espèce de rythmique martiale ; une atmosphère aérienne un peu à contre temps) mais au niveau de l’énergie, celles du MadMartin Trio, et de The Colorplates (notamment les distorsions de guitares ou de synthé de la fin) sont les plus réussies. Running gag pendant cette journée d’écoute de ça : j’ai l’impression d’avoir déjà entendu ce morceau... On ne va pas se mentir, écouter autant de fois la même chanson en si peu de temps, quand bien même on fait autre chose par dessus, quand bien même elles sont chacune légèrement différentes de la précédente, c’est juste une torture. Et il y a beaucoup plus de covers de cette chanson qu’il n’y en a de China Girl. Alors quoi ? C’est que j’aimerais me servir de cette chanson, dans différentes incarnations possibles, pour l’ouverture de Grieg. Il y aurait un genre de générique, avec cette musique, en dix ou quinze versions différentes, inclus alaéatoirement dans la page, et cette chanson accompagnerait une espèce d’intro entièrement graphique, construite en ANSI, très grasse, statique, avec des noirs très huileux quelque part, laquelle ferait se succéder différents tableaux de la vie de ce personnage, Grieg, avant qu’il n’en vienne à s’enfuir dans le passé (puisque c’est ça qu’il est en train de faire au moment où le roman commence). Entre ces tableaux, on aurait le laïus habituel dans ce genre de parties liminaires, avec donc un titre aléatoire, dont l’un d’eux pourrait être un truc du genre 550 iframes, mais aussi, pourquoi pas Erreur 404, page sur laquelle la vraie erreur 404 renverrait après une ou deux secondes de message subliminal énorme qui dirait simplement NON.


dimanche 13 octobre 2019 - vendredi 26 avril 2024




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Article publié Article 260324 GV il y a 13 heures
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Guillaume Vissac est né dans la Loire un peu après Tchernobyl. Éditeur pour publie.net entre 2015 et 2022, fondateur en 2023 du laboratoire d’édition Bakélite, il mène également ses propres chantiers d’écriture et de traduction, principalement en ligne (mais pas que).

Livres : Vers Velvet (Pou, Histoires pédées, 2020). Accident de personne (Othello, réédition 2018) · Le Chien du mariage (traduction du recueil d'Amy Hempel, Cambourakis, 2018) · Mondeling (avec Junkuu Nishimura, publie.net, 2015) · Coup de tête (publie.net, 2013, réédité en 2017) · Accident de personne (publie.net, 2011) · Livre des peurs primaires (publie.net, 2010) · Qu'est-ce qu'un logement (publie.net, 2010)